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tant plus vigoureusement, et étouffe à moitié le malheureux qu’il embrasse, toujours s’agitant, toujours criant d’une voix rauque et sépulchrale… Le cheval s’effraie des cris, et cherche de son côté à jeter à terre sa double charge…

Le voyageur ne savait plus à quel saint se vouer, lorsqu’enfin une ruade de l’animal dégage le spectre qui tombe à terre. Le cavalier ose à peine jeter les yeux sur lui… Il a une longue barbe sale, un teint pâle, des yeux hagards, et fait d’effroyables grimaces… Il croit même distinguer deux cornes parmi ses cheveux hérissés… Il fait un grand signer de croix, et fuit au plus vite. Il s’arrête au plus prochain village, raconte sa mésaventure : on lui apprend que le spectre qui lui a tant donné de peur est un fou échappé, qu’on cherche depuis quelques heures.