Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

odeur, ne fit que l’augmenter, et commença d’échauffer la cervelle de ces pauvres gens. On s’avisa de dire qu’il sortait une fumée épaisse de ce corps. Nous, qui étions témoins, nous n’osions dire que c’était celle de l’encens.

Plusieurs des assistans assuraient que le sang de ce malheureux était bien vermeil ; d’autres juraient que le corps était encore tout chaud ; d’où l’on concluait que le mort avait grand tort de n’être pas bien mort, ou, pour mieux dire, de s’être laissé ranimer par le diable ; c’est-là précisément l’idée qu’ils ont d’un broucolaque ; on faisait alors retentir ce nom d’une manière étonnante. Une foule de gens, qui survinrent, protestèrent tout haut qu’ils s’étaient bien aperçus que ce corps n’était pas devenu roide, lorsqu’on le porta de la campagne à l’église pour l’enterrer ; et que, par con-