Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/181

Cette page a été validée par deux contributeurs.

c’est à vous qu’il appartient d’approfondir cette histoire, venez. — Je le veux : bien, répondit l’abbé, pourvu que vous passiez le premier. »

Toute la maison voulut être de la partie. On suivit l’officier et l’abbé ; on entra dans la chambre ; le militaire tira les rideaux du lit, et tous les assistans aperçurent la figure d’une vieille femme, noire et ridée, coiffée d’un grand bonnet, et qui faisait d’horribles grimaces. L’officier dit au maître de la maison d’approcher, pour voir si c’était bien sa mère. Il le fit, et s’écria : « Qui, c’est-elle ; ah ! ma pauvre mère ! » Les valets crièrent de même, qu’ils reconnaissaient leur maîtresse. Alors on pressa l’abbé d’interroger l’esprit. Le prêtre s’avança, conjura le fantôme, et lui jeta de l’eau bénite sur le visage. L’esprit, se sentant mouillé, sauta, en criant, sur l’abbé, et le mordit. Celui-ci se débattit fortement, et fit tomber