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qui se présentait sous ma main, et je le plongeai dans la gorge du monstre, qui tomba sous le coup, et qui, en tombant, reprit subitement la forme humaine… Je reconnus alors très-distinctement ma sorcière. Elle expirait, baignée dans son sang. En frémissant d’horreur autant que d’effroi, je l’entraînai par les cheveux, et la précipitai dans les flots. »

Après ce coup de fureur, seul, au milieu de la nuit, et sans savoir où il était, Rutilio crut d’abord avoir tous les diables à ses trousses, pour venger la sorcière… D’un autre côté, il voyait reparaître cette terrible potence dont il ne pouvait plus se croire sauvé, puisqu’il venait de massacrer sa protectrice. Un instinct machinal le portait à fuir. Après une longue course à l’aventure, il résolut d’attendre le jour ; mais le jour ne vint point, et la faim se fit bientôt sentir. Il se croyait ensor-