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DES FANTOMES.

que du son, et je ne pouvais comprendre ce qu’elle me disait. Bientôt après, je la sentis me serrer entre ses bras et approcher sa bouche brûlante de la mienne, en laissant échapper un soupir de la plus amoureuse expression. Un mouvement de dégoût, dont je ne fus pas le maître, me porta machinalement à la repousser de mes deux mains. Et quel fut mon effroi comme mes cheveux, se dressèrent d’horreur, lorsqu’au tact et à l’œil, autant que pouvait le permettre l’obscurité presque totale de la nuit, je reconnus et entrevis que cette tête qui s’approchait de la mienne, avec des intentions si caressantes, n’était qu’une énorme et hideuse tête de loup… et qu’un large et court poignard était suspendu à son cou !… Cette fois, ce fut bien le ciel qui m’inspira. En moins de temps qu’il ne m’en faut pour le dire, je saisis avec furie le poignard