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raient infailliblement fait mourir de frayeur ; et certes, il y avait de quoi tuer le plus intrépide, si à l’instant même un profond sommeil ne fût venu m’ôter la faculté de penser et de réfléchir. J’ignore pendant quel temps je me suis trouvé, par ce sommeil, privé de l’usage ordinaire de ma raison et de mon esprit ; je n’ai pas, je n’ai jamais eu la moindre notion du voyage qu’on m’a bien réellement fait faire pendant ce temps-là. Ma mémoire ne me rappelle que le moment de mon réveil, qui fut provoqué par une secousse extrêmement violente, et trop remarquable pour que jamais je puisse l’oublier.

» En ouvrant les yeux, je reconnus qu’il faisait nuit ; que j’étais étendu sur une pelouse, sous un ciel brillant d’étoiles, au bord de la mer ; et j’entendis la voix de ma libératrice. Elle me parlait de fort près ; mais je n’entendais