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» Ma conductrice ouvrit toutes les portes, sans la moindre difficulté et sans bruit. Les gardes, les gardiens, les prisonniers qui se trouvaient sur notre passage étaient tous si profondément endormis qu’aucun ne se réveilla. Bref, en peu d’instans nous fûmes hors de la prison, en pleine rue, bientôt après sur la grande place ; et là, ma libératrice me fit asseoir sur un banc, à côté d’elle.

» La pensée me vint alors, pour la première fois, que c’était à l’enfer non au ciel que j’étais redevable du prodige qui venait de s’opérer en ma faveur, et que ma libératrice, sorcière avérée, ne pouvait être qu’une émissaire du diable. À cette idée, un frisson d’horreur me saisit de la tête aux pieds ; la potence ne me parut plus qu’une vétille, en comparaison de ma damnation éternelle, et j’eus recours aux signes de croix, répétés coup sur coup.