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homme. Il en prend la figure, et va trouver la demoiselle ; il joue fort bien son rôle, se plaint d’être constamment dédaigné, et pousse d’abord des soupirs qui ne touchent point. Mais après plusieurs mois de persévérance et de sollicitations, il parvient à se faire aimer, et devient heureux. Il naît de leur commerce intime un enfant, dont la naissance est ignorée des parens, par l’adresse de l’amant infernal ; l’amour continue, et il en survient une deuxième grossesse.

Cependant le chevalier, guéri par l’absence, revient à Séville. Impatient de revoir son inhumaine, il court au plus vite lui apprendre qu’il ne l’importunera plus, et qu’enfin son amour est éteint pour jamais. L’étonnement de la belle espagnole ne peut se dépeindre ; elle fond en larmes, et l’accable de reproches ; elle lui soutient qu’elle l’a rendu heureux, il le nie ;