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samedi dix-sept lieues au sud-sud-ouest jusqu’au coucher du soleil.

Dimanche, 28 octobre.

L’amiral partit de là pour chercher l’île de Cuba au sud-sud-ouest, se dirigeant vers la partie de cette île dont il était le moins éloigné. Il entra dans un fleuve superbe, où il ne courait aucun danger de bas-fonds ni d’autres inconvéniens. Il trouva beaucoup de profondeur et une eau très limpide (muy limpio) jusqu’à terre, pendant toute la distance qu’il parcourut le long de la côte. Ce fleuve avait douze brasses à son embouchure, qui a assez de largeur pour qu’on y puisse courir des bordées (barloventear). L’amiral mouilla dans l’intérieur à une portée de fusil environ, et dit qu’il ne vit jamais de choses si magnifiques. Le fleuve présentait sur ses bords et dans toute la longueur de son cours des arbres très beaux, très verts, très différens des nôtres, chargés de fleurs et de fruits variés, et sur lesquels on apercevait des oiseaux et de petits moineaux qui chantaient très agréablement. Il y avait une grande quantité de palmiers différens de ceux de Guinée et des nôtres, d’une hauteur moyenne, dont l’extrémité inférieure n’était pas recouverte d’une membrane, et dont les feuilles sont très larges et servent aux habi-