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Vendredi, 26 octobre.

L’amiral était au sud desdites îles. Il n’y avait pas d’eau dans un intervalle de cinq à six lieues ; ce fut là qu’il mouilla. Les Indiens qu’il avait à bord lui dirent que de ces îles à Cuba il y avait pour un jour et demi de navigation dans leurs pirogues, qui ne sont que des canots formés d’un tronc d’arbre creusé et sans voiles. Il partit de ces îles pour Cuba, parce que, d’après les renseignemens que lui donnaient les Indiens sur la grandeur de cette île, et sur l’or et les perles qu’on y trouvait, il pensait bien que c’était elle, c’est-à-dire Cipango.

Samedi, 27 octobre.

Après le lever du soleil l’amiral fit lever les ancres de ces îles, qu’il appela les îles de Sable (las islas de Arena), à cause du peu de profondeur qu’avait la mer depuis leur côte sud jusqu’à la distance de six lieues. Il fila huit milles par heure au sud-ouest jusqu’à une heure après midi. Il avait alors fait quarante milles ; jusqu’à la nuit on en fit environ vingt-huit dans le même rumb ; elle allait commencer lorsqu’ils virent terre. Ils ne firent aucun mouvement, et se tinrent en observation toute la nuit, pendant la quelle la pluie tombait par torrens. Ils firent ce