Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de ses propres yeux le parage où l’on se trouve, je me déterminai à ferler (amainar) toutes les voiles, excepté celle de perroquet (trinquete), et à naviguer avec elle seule. Par momens le vent croissait beaucoup, et me faisait parcourir un grand espace sans que je susse où il me poussait ; l’obscurité était profonde et il pleuvait. J’ordonnai de ferler le perroquet, et nous ne fîmes pas cette nuit deux lieues, etc., etc. ».

Jeudi, 25 octobre.

L’amiral navigua après le lever du soleil à l’ouest-sud-ouest jusqu’à neuf heures, et il fit environ cinq lieues ; il changea ensuite de route et se dirigea à l’ouest. L’escadre fit huit milles à l’heure jusqu’à une heure après midi, et depuis ce moment jusqu’à trois heures, elle fit quarante-quatre milles. On vit alors la terre ; c’étaient sept à huit îles[1] placées en long, toutes du nord au sud ; l’amiral en était éloigné de cinq lieues.

  1. Ces îles doivent être les Caies orientales et méridionales du grand bane de Bahama, au pied desquelles la sonde trouve des rochers au sud, où Colomb mouilla dans la journée du 26 octobre, et d’où il partit pour découvrir l’île de Cuba, comme en effet il l’aperçut et entra, le 28, dans le port de Nipe. (M. F. de Nav.)