Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/90

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

choses si merveilleuses, et sur les sphères que j’ai vues, ainsi que sur les peintures de mappemondes, elle est située dans ces environs. Ainsi je naviguai jusqu’au jour à l’ouest-sud-ouest ; dès qu’il parut le vent se calma, il plut, et ce temps dura presque toute la nuit. Le a vent eut peu de force jusqu’après midi : à cette heure, il se leva et recommença à souffler fort agréablement (amoroso) ; il poussait en poupe toutes les voiles de mon vaisseau, la grande voile, les deux bonnettes, le perroquet, la civadière, la misaine, la voile d’artimon et la chaloupe. Je filai ainsi rapidement dans la direction indiquée jusqu’à la nuit ; je me trouvai alors dans le rumb du cap Vert de l’île Fernandina, qui est à la partie méridionale de l’ouest de cette île. Il était à mon nord-ouest et à une distance de sept lieues de moi. Comme il faisait un vent impétueux, et que je ne savais pas combien de chemin il y avait jusqu’à ladite île de Cuba, et que je ne voulais pas aller la nuit à sa recherche, parce que la mer est autour de toutes ces îles ou sans profondeur, ou couverte de bas-fonds ; qu’on ne peut mouiller qu’à deux portées de fusil, et qu’en outre le fond est tantôt de sable et uni, tantôt parsemé de rochers, et qu’il devient, pour ces raisons, impossible d’attérir avec sûreté, si ce n’est en voyant