Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/88

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chesses, me font présumer devoir être Cipango. Mais je ne m’arrêterai pas ici, et je ne ferai pas[1] le tour de cette île pour me rendre à sa bourgade principale, ainsi que j’avais déterminé de le faire, dans le but de voir ce Roi ou seigneur, et de prendre de lui des informations, parce que je vois qu’il n’y a pas ici de mines d’or, et qu’il faut pour faire le tour de ces îles une grande diversité de vents, lesquels ne changent pas de direction au gré des hommes. Comme il convient d’ailleurs que j’aille où l’on peut faire une grande opération et un grand commerce, je pense qu’il ne serait pas raisonnable que je m’arrêtasse, mais que je dois poursuivre ma route et visiter beaucoup de contrées jusqu’à ce que j’en trouve une féconde en productions et où il y ait beaucoup d’avantages à retirer, quoique je pense que celle-ci est fertile en a épiceries. Mais je ne les connais pas, ce dont j’ai la plus grande peine du monde, car je vois mille espèces d’arbres qui ont chacun un fruit a différent, et qui sont aussi verts en ce moment que ceux d’Espagne le sont aux mois de mai et juin. J’en dirai autant des plantes ainsi que des fleurs ; et parmi tout cela nous n’avons pu con-

  1. Il y a ici dans l’original une lacune que nous avons remplie par les mots ferai pas. (De V…l..)