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et peints comme eux, en blanc, en rouge, en noir et de mille autres couleurs différentes ; ils apportaient des zagaies et quelques pelotes de coton pour les échanger, ce qu’ils firent ici avec quelques mariniers, qui leur donnèrent en retour des morceaux de verre, de tasses cassées, et d’écuelles de terre. Quelques uns d’entre eux portaient des morceaux d’or suspendus à leurs narines, et les donnaient volontiers pour un grelot de ceux qui ont la forme d’épervier, et pour de petites perles de verre. Mais ces morceaux d’or sont si petits, que ce n’est rien : il est vrai qu’ils les donnaient pour la plus petite chose qu’on leur offrait, qu’ils regardaient notre arrivée comme une grande merveille, et nous croyaient venus du ciel. Nous fîmes de l’eau pour les vaisseaux dans un lac qui est ici près du cap de l’Îlot (cabo del Isleo), c’est le nom que je lui donnai. Martin Alonso, capitaine de la Pinta, tua dans ce même lac un autre serpent pareil à celui d’hier, long de cinq palmes, et je fis prendre ici tout l’aloès qu’on put trouver.

Mardi, 23 octobre.

« Je voulais partir aujourd’hui pour l’île de Cuba, que les renseignemens qui m’ont été donnés par ces gens, sur sa grandeur et ses ri-