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Samedi, 20 octobre

« Aujourd’hui, dès que le soleil parut, je levai les ancres de l’endroit où j’avais été mouiller avec mon navire près de cette île de Saometo, au cap, du sud-ouest, auquel je donnai le nom de cap du Lac (cabo de la Laguna), comme j’avais donné à l’île celui de l’Isabelle (la Isabela), et je naviguai au nord-est et à l’est du côté du sud-est et du sud, où je compris, par ce que disaient les Indiens que j’emmène, que se trouvaient la bourgade et le Roi de cette île, mais je rencontrai partout si peu de fond, que je ne pus continuer cette navigation. Je vis que c’était faire un très grand tour que de suivre la route du sud-ouest, et je me déterminai, pour cette raison, à retourner par la route nord-nord-est, du côté de l’ouest, route que j’avais déjà suivie, et à tourner cette île pour la reconnaître[1]. J’eus si peu de vent que je ne pus prendre terre le long de la côte que dans la nuit ; et comme il est dangereux de mouiller près de ces îles, à moins que ce ne

  1. Il y a ici une lacune dans l’original. Il paraîtrait qu’il manque le mot (reconocerla), la reconnaître, que nous avons ajouté pour donner un sens à la phrase. (M. F. de Nav.)