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parce qu’il est réellement beau. Je ne mouillai donc pas près de l’autre promontoire pour ces raisons, et, de plus, parce qu’étant en mer à sa hauteur, je vis celui-ci, qui est si vert et si beau, ainsi que toutes les productions et le territoire de ces îles, que je ne sais par laquelle je dois commencer ma tournée, et que mes yeux ne peuvent se lasser de voir une verdure si belle et si différente du feuillage de nos arbres. Je crois, en outre, qu’il y a dans ces îles beaucoup de plantes et beaucoup d’arbres qui sont, en Espagne, d’un grand prix pour les teintures, les médicamens et les épiceries, mais je ne les connais pas, ce qui me fait grand peine. À mon arrivée à ce cap, les fleurs et les arbres de la plage nous envoyaient une odeur si agréable et si suave, que c’était la chose du monde la plus flatteuse pour l’odorat. Demain, avant de partir d’ici, j’irai à terre pour voir ce qu’il y a sur ce cap ; la bourgade est située plus avant dans l’intérieur du pays ; c’est là, d’après le récit de ces Indiens que j’ai avec moi, que réside le Roi, qui porte sur lui beaucoup d’or. Je veux aller demain si avant, que je trouverai certaine-


    indifféremment en espagnol ; ainsi, de même que l’on écrivait Hernandez ou Fernandez, Christophe Colomb appelle ce cap tantôt Hermoso et tantôt Fermoso. (D. L. R.)