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est, et la caravelle Niña au sud-sud-est. Je pris avec mon navire la direction du sud-est, et j’ordonnai aux deux autres de suivre celles que je leur avais marquées jusqu’à midi, et après cette heure, de changer tous les deux leur route, et de venir me rejoindre. Nous n’avions pas encore navigué pendant trois heures que nous vîmes, à l’est, une île, vers laquelle nous nous dirigeâmes ; et les trois navires y abordèrent avant midi, à la pointe nord, où elle forme un îlot qui est défendu au nord par un récif de pierre, et au sud par un autre qui se trouve entre ledit îlot et la a grande île. Les Indiens de San-Salvador que j’ai à mon bord, la nommèrent l’île Saometo, et je lui donnai le nom d’Isabelle[1]. Le vent était nord, et ledit îlot se trouvait dans la direction de l’île Fernandina, d’où j’étais parti par un vent est-ouest (de adonde yo habia partido leste oueste). La côte de cette nouvelle île (Isabelle) s’étendait depuis l’îlot vers l’ouest pendant une distance de douze lieues, et se terminait par un cap, que je nommai le Beau Cap (el cabo Hermoso), qui est du

  1. Il paraît que l’île Isabelle, que les Indiens appelaient Saometo, répond à celle qui est aujourd’hui connue sous le nom de la grande Inague. (M. F. de Nav.)