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gner de la terre, parce qu’il faisait une très grande obscurité, et que le temps était couvert et très chargé. Il y avait peu de vent, et il ne me permit pas d’arriver à terre pour attérir. Il plut beaucoup plus depuis minuit presque jusqu’au jour, et le temps est si chargé de nuages qu’il paraît qu’il va pleuvoir encore. Pour nous, nous sommes revenus au cap sud-est de l’île (Fernandina), où je vais attérir et mouiller, et rester jusqu’à ce qu’il fasse tout-à-fait jour pour voir les autres îles où je dois aller et choisir une direction. Depuis que je suis dans ces Indes, il a plu ainsi tous les jours, tantôt peu, tantôt beaucoup. Vos Altesses peuvent croire que ce pays est le plus fertile, le plus tempéré, le plus uni et le meilleur qu’il y ait au monde.

Jeudi, 18 octobre.

« Aussitôt qu’il fit jour je suivis le vent, et u naviguai autour de l’île autant que cela dépendait de moi ; je mouillai lorsqu’il n’était plus possible de naviguer ; mais je n’allai pas à terre, et au point du jour j’appareillai.

Vendredi, 19 octobre.

« Dès que l’aurore parut, je levai les ancres, j’envoyai la caravelle Pinta à l’est et au sud-