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pas favorable par le chemin que je voulais suivre, et qu’il était bon par l’autre ; je mis donc à la voile au nord nord-ouest, et quand je fus près du cap de l’île, à deux lieues, je trouvai un port admirable, ayant une embouchure, ou, si l’on aime mieux, en ayant deux, parce qu’elles sont séparées par un avancement de cap, mais qui sont toutes les deux très étroites, quoique l’intérieur soit fort large et capable de contenir cent vaisseaux, s’il était plus creux et plus propre, et avait à l’entrée plus de profondeur. Il me parut convenable de le sonder et de le bien examiner. Je jetai, en conséquence, l’ancre avant d’y pénétrer, et j’y entrai avec toutes les embarcations des vaisseaux. Nous reconnûmes qu’il n’y avait pas de profondeur ; et comme je crus, en le voyant, que c’était l’embouchure de quelque fleuve, j’avais ordonné à mes gens d’emporter des barriques pour faire de l’eau. Je trouvai à terre huit à dix hommes qui vinrent aussitôt à nous, et nous indiquèrent la peuplade qui était là aux environs. J’y envoyai mes gens pour y faire de l’eau ; les uns avec des barriques, les autres avec des armes. Ainsi, ils en prirent ce qu’ils voulurent. Et comme c’était assez loin, je m’arrêtai à les attendre pendant environ une couple d’heures. Pendant ce temps, je me pro-