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le tour de cette île Fernandina. Le vent était sud-ouest portant au sud, tel que je l’eusse désiré pour suivre cette côte de l’île, où j’étais au sud-est, laquelle va du nord nord-ouest au sud sud-est. Je voulais suivre ladite route du sud sud-est[1], parce que c’est dans cette direction, d’après le témoignage de tous ces Indiens que j’emmène, et d’autres dont on me rapporta les assertions pendant ma station au sud, qu’est située l’île qu’ils appellent Samoet, et où l’on trouve de l’or. Martin Alonso Pinzon, capitaine de la caravelle la Pinta, et à qui j’avais envoyé trois de ces Indiens, vint à moi, et me dit que l’un d’eux lui avait donné à en tendre très positivement que l’on ferait le tour de l’île beaucoup plus vite par la partie du nord nord-ouest. Je vis que le vent ne m’était

  1. Comme l’amiral se trouvait pleinement dans la direction du point qui est précisément le plus S. E. de l’île, il ne pouvait suivre la route du S. au S. E . sans s’éloigner de plus en plus de cette île, dont il voulait au contraire faire le tour. Il faut donc lire du sud au sud-ouest, qui est la direction que suivit l’amiral, et croire que sud-est pour sud-ouest est une erreur, un lapsus calami de cet illustre navigateur. La confusion et l’irrégularité de son style sont d’ailleurs telles dans cette phrase, depuis je voulais, jusqu’à Martin Alonso Pinzon, que si ce qui précède et ce qui suit peuvent la rendre intelligible, elle n’en reste pas moins littéralement intraduisible. (De V...l.)