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ainsi, ces arbres se trouvent sur les montagnes et dans les forêts, et les habitans n’en prennent aucun soin. Je ne leur connais aucun culte religieux, et je crois qu’ils se feraient chrétiens sans difficulté, parce qu’ils ont beaucoup d’intelligence. Les poissons sont si différens des nôtres, que c’est merveille. Il y en a quelques uns qui sont faits comme des coqs, et dont les couleurs sont les plus belles du monde : il y en a de bleus, de jaunes, de rouges et de toutes couleurs ; d’autres peints de mille manières, et leurs couleurs sont si parfaites, qu’il n’y a personne qui n’en soit émerveillé et ne prenne grande récréation à les voir. Il y a aussi des baleines. Je n’ai vu à terre aucun animal d’aucune espèce, si ce n’est des perroquets et des lézards. Un garçon me dit qu’il avait vu une grande couleuvre. Je n’ai vu ni brebis ni chèvres, ni aucune autre bête ; je suis, il est vrai, resté ici bien peu de temps, une demi-journée seulement ; mais s’il y avait ici des animaux, je n’aurais pu manquer d’y en voir quelqu’un. Je décrirai le circuit de cette île dès que j’en aurai fait le tour.

Mercredi, 17 octobre.

« Je partis à midi de la peuplade où j’avais abordé et où je fis de l’eau, pour aller faire