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les avoir remplis. Ils étaient enchantés de nous complaire en toutes choses. Cette île est très grande, et je suis déterminé à en faire le tour, parce que, autant que je puis croire, il y a une mine d’or, ou dans celle-ci, ou dans celles qui l’environnent. Cette île est éloignée de celle de Santa-Maria de près de huit lieues de l’est à l’ouest. La côte, dont le cap où je vins mouiller fait partie, est dans la direction du nord nord-ouest au sud sud-est : j’en vis bien vingt lieues, et cependant je ne la vis pas dans toute sa longueur. Au moment où j’écris ces lignes, je mets à la voile avec le vent sud, pour tâcher de faire le tour de toute l’île, et n’avoir pas de cesse que je n’aie atteint Samaot[1], qui est l’île ou la ville dans laquelle on trouve l’or, ainsi que le disent tous ceux qui viennent au navire, et que nous le disaient les habitans de l’île de San Salvador et ceux de Santa-Maria. Les naturels de Fernandina ressemblent à ceux de ces îles, dans leur langage, dans leurs mœurs et en tout, si ce n’est qu’ils me paraissent un peu plus apprivoisés (mas doméstica gente), plus civilisés même et plus rusés, parce que je vois qu’ils ont apporté à mon

  1. Cette île est appelée Samoet dans d’autres passages. (D. L. R.)