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deaux mentionnés, afin qu’ils nous eussent en grande estime, en sorte qu’une autre fois, lorsque Vos Altesses renverront à cette île ils ne fassent pas mauvaise réception. Au reste, tout ce que je lui donnai ne valait pas quatre maravédis. Après tout cela, il était environ dix heures quand je partis avec le vent sud-est, qui frisait le sud, pour passer à cette autre île, qui est très grande, et où tous ces hommes que j’emmène de San-Salvador me font signe qu’il y a beaucoup d’or, et que ses habitans le portent en bracelets et en chaines aux bras, aux jambes, aux oreilles, au nez et au cou. De l’île de Santa-Maria à celle-ci il y a bien neuf lieues dans la direction de l’est à l’ouest, et la côte de celle-ci qui regarde celle-là s’étend (y se corre toda esta parte de la islo) du nord-ouest au sud est, dans un espace qui, à ce qu’il me paraît, a bien vingt-huit lieues[1]. La surface de cette île est très plane, sans montagne aucune, ainsi que celle de San-Salvador et de Santa-Maria. Il n’y a de rochers sur aucune de ces plages ; mais elles sont toutes environnées de récifs sous l’eau et près de terre ; c’est pourquoi il est nécessaire de bien ouvrir les yeux quand on veut attérir, et ne pas attérir très près de terre, quoique les

  1. Cette côte n’a que 19 lieues. (M. F. de Nav.)