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pris terre près de ladite pointe pour savoir s’il y avait de l’or, parce que les Indiens que j’avais fait prendre dans l’île de San-Salvador me disaient qu’on y portait de très grands bracelets de ce métal aux jambes et aux bras. Je crus bien que tout ce qu’ils disaient était une tromperie pour s’échapper. Quoi qu’il en fût, je voulais ne passer par aucune île sans en prendre possession, quoique l’avoir prise d’une seule, c’est la même chose que la prendre de toutes. J’attéris donc, et restai en station jusqu’à aujourd’hui mardi[1], que dès le point du jour j’allai au rivage avec les barques armées. Je mis pied à terre, et je trouvai les habitans, qui étaient en grand nombre, tout nus, et de la même race que ceux de San-Salvador ; et ils nous laissèrent aller librement dans leur île, et ils nous donnaient ce que nous leur demandions. Mais comme il vint un fort vent de largue sud-est, je ne voulus pas m’arrêter, et je partis pour mon navire. Quand j’y arrivai, il y avait à bord de la caravelle Niña une grande pirogue dans laquelle se trouvait l’un des hommes de


    de Sainte-Marie de la Conception, l’amiral ait compris toutes les îles immédiates qui se nomment les Caïques, comme on le remarque plus loin, à la journée du 16 octobre. (M. F. de Nav.)

  1. Ceci s’explique par l’habitude qu’ont les marins de compter les jours de midi à midi. (De V...l.)