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y en avait tant et tant, qu’on ne pouvait les compter, et ils m’en nommèrent plus de cent par leurs noms[1]. Je m’attachai donc à reconnaître quelle était la plus grande[2], et c’est à celle-là que je résolus d’aller, ce que je fais. Elle est à peu près à cinq lieues de celle-ci, que je quitte, et à laquelle j’ai donné le nom de San-Salvador ; les autres en sont plus ou moins éloignées, et toutes sont plates, sans montagnes, très fertiles et bien peuplées. Elles se font la guerre les unes aux autres, quoique leurs habitans soient bien simples et de très bonnes gens.

Lundi, 15 octobre.

« J’avais temporisé cette nuit, dans la crainte de ne pouvoir atterrir avant ce matin, ne sachant pas si la côte avait ou n’avait pas de bas-fonds, et pour pouvoir carguer les voiles dès le point du jour. Comme l’île où j’allais était plutôt à sept lieues qu’à cinq de celle que je quit-

  1. La multitude de ces îles indique que ce doivent être celles que forment les Caïques, les deux Inagues, Mariguana et les autres qui sont situées à l’ouest. (M. F. de Nav.)
  2. Cette grande île doit être celle qu’on appelle aujourd’hui la grande Caïque ; elle est éloignée de l’île de la grande Saline (nommée par Colomb San-Salvador) de 6 lieues et demie. (Idem.)