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tugal[1], ce qui vaut environ une blanche de Castille[2], et ces seize pelotes pouvaient faire à peu près vingt-cinq à trente livres (mas de una arroba) de coton filé. Je défendis les échanges contre du coton, et je n’en laissai prendre à personne, me réservant de le faire tout enlever pour Vos Altesses, s’il y en avait en quantité. C’est une production de cette île, mais le peu de temps que j’y veux rester ne me permet pas de les connaître toutes. L’or qu’ils ont suspendu à leurs narines s’y trouve aussi, mais je ne le fais pas rechercher, pour ne pas perdre mon temps, voulant aller voir si je puis aborder à l’île de Cipango[3]. À

  1. Le ceuti ou cepti est une ancienne monnaie de Ceuta, qui avait cours en Portugal. (M. F. de Nav.)
  2. Il y avait en Castille deux espèces de monnaies qui s’appelaient blanca (blanche), l’une valait un demi-maravédis, il en fallait par conséquent deux cent soixante-douze pour faire la valeur d’une piécette espagnole actuelle ; l’autre valait cinq deniers, c’est-à-dire un peu moins de deux liards. On donnait aussi le nom de blanca à l’obole ou demi-denier tournois, dont il faudrait quatre cent quatre-vingts pour représenter la valeur d’un franc. (De V...l.)
  3. Marco Polo assure, au chapitre 106 de la relation de son Voyage, avoir vu cette île, dont il fait une longue description, et il ajoute qu’elle était située en pleine mer à une distance de quinze cents milles du continent de l’Inde. Le docteur Robertson dit que c’est probablement le Japon,