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droites, et leur ventre n’est pas trop gros, mais très bien fait. Ils vinrent à mon vaisseau dans des pirogues (almadias) faites de troncs d’arbres, comme de longs canots, et tout d’une pièce, travaillées merveilleusement pour ce pays ; les unes assez grandes, et qui portaient jusqu’à quarante à quarante-cinq hommes, et d’autres plus petites : il y en avait qui l’étaient tellement, qu’elles ne contenaient qu’un seul homme. Ils ramaient avec une espèce de pelle à four (una pala como de fornero), au moyen de laquelle leurs barques vont à merveille ; et si une d’elles vient à chavirer, ils se jettent tous à la nage, la remettent à flot, et la vident avec des calebasses qu’ils portent sur eux. Ils apportaient des pelotons de coton filé, des perroquets, des zagaies, et d’autres petites choses qu’il serait fastidieux de citer en détail ; et ils donnaient tout pour quelque petite bagatelle qu’ils recevaient en retour. Je les examinais attentivement, et je tâchais de savoir s’il y avait de l’or. Je vis que quelques uns en portaient un petit morceau suspendu à un trou qu’ils se font au nez, et je parvins, par signes, à apprendre d’eux qu’en tournant leur île et

    l’ile de Fer, est comme les deux extrémités d’une ligne tirée de l’E., 5° N., à l’O., 5°S. (M. F. de Nav.)