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et je crois qu’ils se feraient chrétiens sans difficulté, car il me parut qu’ils n’appartiennent à aucune secte. S’il plaît à notre Seigneur, lors de mon départ, j’en emmènerai d’ici six à Vos Altesses, afin qu’ils apprennent à parler. Je n’ai vu dans cette île aucune espèce d’animaux, si ce n’est des perroquets. » Tout ce qui précède et tout ce qui suit sont les propres paroles de l’amiral.

Samedi, 13 octobre.

« À peine fit-il jour, que nous vîmes arriver sur la plage beaucoup de ces hommes, tous jeunes, ainsi que je l’ai déjà dit, tous de taille assez élevée ; c’est une race d’hommes vraiment très belle. Leurs cheveux ne sont pas crêpus, mais tombans, et gros comme des crins de chevaux. Ils ont tous le front et la tête très larges, beaucoup plus qu’aucune des races que j’aie encore vues. Leurs yeux sont beaux et pas du tout petits ; leur couleur n’est pas noire, mais semblable à celle des naturels des Canaries ; et il n’en peut pas être autrement, puisque leur situation est avec celle de l’île de Fer, l’une des Canaries, en ligne directe de l’est à l’ouest[1]. Ils ont en général les jambes très

  1. La véritable situation de cette île, par rapport à