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Enfin, à deux heures après minuit la terre parut ; elle n’était plus qu’à deux lieues. On ferla toutes les voiles, et on ne laissa que le tréou (el treo)[1], qui est la grande voile sans bonnettes, et on mit en panne pour attendre jusqu’au jour du vendredi, qu’on arriva à une petite île des Lucayes, qui dans la langue des Indiens s’appelait Guanahani[2]; on vit bientôt plusieurs de ses habitans tout nus. L’amiral se rendit à terre dans la barque armée, avec Martin Alonso Pinzon, et Vincent Anes[3] son frère, qui était

  1. C’est une voile carrée dont on ne se servait que lorsqu’il faisait mauvais temps pour courir. (M. F. de Nav.)
  2. Après avoir mûrement examiné ce journal, les rumbs, les abordages et les signes distinctifs des terres, des îles, des côtes et des ports, il paraît que cette première île que Colomb découvrit, sur laquelle il posa le pied, et à laquelle il donna le nom de San Salvador, doit être la plus septentrionale des îles turques, qu’on appelle la Grande Saline (el Gran Turco). Ces particularités s’accordent avec la description qu’en fait Colomb. Elle est située par le parallèle 21° 30’ au nord, vis-à-vis le milieu de la côte septentrionale (al norte de la medianía) de l’île de Saint Domingue. (Idem.)

    Voyez la note placée à la suite de la Relation du premier voyage de Christophe Colomb, dans laquelle nous discutons l’opinion émise ici par M. de Navarrete. (D. L. R.)

  3. Il devrait y avoir Yañez. (Idem.)