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Mercredi, 10 octobre.

La navigation continua à l’ouest-sud-ouest, en filant dix milles par heure, par momens douze milles, et d’autres fois sept ; on fit, durant le jour et la nuit, cinquante-neuf lieues, dont l’amiral compta quarante-quatre, pas plus. Ici les gens de l’équipage se plaignaient de la longueur du voyage, et ne voulaient pas aller plus loin. Mais l’amiral les ranima du mieux qu’il put en leur donnant bonne espérance des profits qu’ils pourraient faire. Et il ajouta qu’au reste leurs plaintes ne leur serviraient à rien, parce qu’il était venu pour se rendre aux Indes (el habia venido á las Indias), et qu’il entendait poursuivre son voyage jusqu’à ce qu’il les trouvât avec l’aide de notre Seigneur.

Jeudi, 11 octobre.

L’amiral fit continuer la navigation de sa flottille dans le rumb ouest-sud-ouest : on eut une grosse mer, plus forte qu’on ne l’avait eue dans tout le voyage. On vit des damiers (pardelas) et un jonc vert tout près du navire amiral. L’équipage de la caravelle Pinta aperçut un roseau et un bâton, et on prit un autre petit bâton (palillo) qui paraissait travaillé avec du fer, un morceau de roseau, une autre herbe qui vient