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Jeudi, 4 octobre.

La flottille filant toujours à l’ouest, franchit pendant le jour et la nuit une distance de soixante-trois lieues, dont l’amiral compta quarante-six à son équipage. Plus de quarante damiers (pardelas) réunis et deux fous (alcatraces) vinrent à son navire ; un jeune garçon qui était à bord en atteignit un d’un coup de pierre. Une frégate (rabiforcado) et un autre oiseau blanc comme une mouette (gaviota), vinrent également à la caravelle.

Vendredi, 5 octobre.

On navigua dans la direction de l’ouest, et filant onze milles à peu près par heure, on fit entre le jour et la nuit cinquante-sept lieues. On en eût fait davantage si le vent n’eût pas un peu molli pendant la nuit : l’amiral compta quarante-cinq lieues à son équipage. La mer était calme et unie. Grâces soient rendues à Dieu, dit l’amiral. L’air est doux et tempéré : il n’y a pas d’herbe : on voit beaucoup de damiers (pardelas). Un grand nombre de poissons (golondrinas)[1] volèrent dans le navire amiral.

  1. Ce sont très probablement des trigles volans ou dactyloptères. On les appelle quelquefois arondes ou hirondelles