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sont dans la ligne et sous le bras dans la direction du nord-est. Il paraît que pendant toute la nuit elles ne font pas plus de trois lignes, ce qui fait neuf heures, et cela chaque nuit. » Voilà ce que dit ici l’amiral. Aujourd’hui à la chute du jour, les aiguilles (agujas) nord-ouestaient un quart, et dès l’aube du lendemain elles se trouvèrent juste dans la direction de l’étoile du Nord. Il suit de là qu’il paraît que l’étoile polaire est mobile comme les autres étoiles, et que les boussoles montrent toujours la vérité.

Lundi, 1er octobre.

La flottille suivit sa route à l’ouest, et fit vingt-cinq lieues, dont l’amiral déclara vingt à l’équipage. On essuya une forte averse. Le pilote de l’amiral disait au point du jour, avec l’accent de la crainte, qu’on avait fait depuis l’île de Fer jusque-là cinq cent soixante-dix-huit lieues à l’ouest. La moindre supputation, qui était celle que l’amiral montrait à l’équipage, était de cinq cent quatre-vingt-quatre lieues ; mais le compte qu’il regardait comme véritable et conservait par-devers lui s’élevait à sept cent sept.

Mardi, 2 octobre.

On navigua dans la direction de l’ouest, et