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mangé pour le manger à son tour. Il ne se nourrit pas d’autre chose ni d’une autre manière[1]. C’est un oiseau de mer, mais il ne se pose pas en mer, et ne s’éloigne pas à vingt lieues de terre. Il y en a beaucoup dans les îles du cap Vert. On vit ensuite deux fous. L’air était doux et très agréable ; il ne manquait que d’entendre le chant du rossignol ; et la mer était unie comme une rivière. En trois fois différentes parurent trois fous et une frégate (forcado). On vit beaucoup d’herbe.

Dimanche, 30 septembre.

On navigua encore à l’ouest, et les calmes qui survinrent ne permirent de faire que quatorze lieues entre jour et nuit : l’amiral en compta onze. Quatre paille-en-queue vinrent au navire amiral ; et c’est un grand signe de la proximité de la terre, parce que ce nombre d’oiseaux de même espèce réunis prouve qu’ils ne sont ni égarés ni perdus. On vit, en deux fois, quatre fous, et beaucoup d’herbe. Nota. « Les étoiles qu’on appelle les gardes sont à l’entrée de la nuit près du bras dans la direction du couchant, et au point du jour elles

  1. La frégate, pelecanus fregate, a en effet l’instinct de poursuivre les fous et de les contraindre à abandonner le poisson qu’ils ont déjà saisi, et de s’en emparer. (C....r.)