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mers il ne soufflait pas de vents pour retourner en Espagne. Une partie de ce jour on ne rencontra pas d’herbe ; elle fut ensuite très épaisse.

Dimanche, 23 septembre.

On navigua au nord-ouest, de temps en temps quart au nord, et d’autres fois dans la direction de sa route, qui était l’ouest : on fit jusqu’à vingt-deux lieues. On vit une tourterelle, un fou, un moineau de rivière (pajarito de rio), et d’autres oiseaux blancs. Les herbes paraissaient en quantité, et on y trouvait des écrevisses ; comme la mer était calme et unie, l’équipage murmurait, et disait que puisqu’il n’y avait pas de grosse mer dans ces parages, il n’y aurait jamais de vents pour retourner en Espagne ; mais bientôt la mer s’éleva sans que le vent soufflât, et devint si grosse que tous en étaient très étonnés ; par ce motif, l’amiral dit ici : Ainsi la grosse mer me fut très nécessaire, ce qui n’était pas encore arrivé, si ce n’est du temps des Juifs, quand les Égyptiens partirent d’Égypte à la poursuite de Moïse, qui délivrait les Hébreux de l’esclavage.

Lundi, 24 septembre.

La flottille suivit sa route à l’ouest, jour et nuit, et fit à peu près quatorze lieues et demie :