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de s’éloigner de la terre de plus de vingt-cinq lieues[1]: il s’éleva des brumes qui n’étaient pas accompagnées de vent, ce qui est un signe certain de la proximité de la terre. L’amiral ne voulut pas s’arrêter à louvoyer pour s’assurer de cette proximité, quoiqu’il eût la conviction que du côté du nord et de celui du sud il y avait quelques îles, comme il y en avait en effet, et il naviguait entre elles, parce qu’il avait la volonté de poursuivre sa route jusqu’aux Indes. Le temps est bon, et s’il plaît à Dieu tout se verra au retour : ce sont les propres paroles de l’amiral… Ici les pilotes firent leurs points : celui de la Niña se trouvait à quatre cent quarante lieues des Canaries ; celui de la Pinta à quatre cent vingt ; celui du vaisseau de l’amiral à quatre cents, ni plus, ni moins.[2]

Jeudi, 20 septembre.

On navigua aujourd’hui à l’ouest-quart-nord ouest, et au 5e nord ou demi-quart (a la media partida), parce que le calme qui régnait occasionna un fréquent changement de vents ; on fit

  1. On était à dix lieues environ des brisans. (M. F. de Nav.)
  2. La distance marquée par l’amiral est exacte. (Idem.)