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« Ces signes, dit ici l’amiral, venaient du couchant, où j’espère que ce Dieu puissant, entre les mains de qui sont toutes les victoires, nous fera bientôt trouver terre. » Il dit qu’il vit, dans cette matinée, un oiseau blanc qui se nomme paille-en-queue (rabo de junco), et qui n’a pas coutume de dormir en mer.

Mardi, 18 septembre.

On navigua jour et nuit, et on fit plus de cin-


    naires d’histoire naturelle italiens, nous l’avons également cherché dans les dictionnaires espagnols, puisque c’est en cette langue qu’il a écrit sa relation ; mais nos recherches ont été vaines. Nous pensions que Colomb avait voulu parler de thons, avec d’autant plus de raison qu’il y en a dans les parages où naviguait l’illustre Génois.

    Notre opinion était fortifiée par un passage de la relation latine d’un voyage fait en Égypte, en Terre-Sainte, etc., par le père George, et insérée dans le Thesaur. anecd. nov. de Pez, tom. II, part. III, p. 461, dans lequel l’auteur fait la description de la pêche d’une espèce de poissons qu’il appelle toninos, et qui est absolument semblable à celle des thons.

    M. le baron Cuvier, que nous avons consulté à ce sujet, a bien voulu lever tous nos doutes en nous écrivant que la « tonine est une espèce particulière du genre des thons, qui est plus petite que le thon ordinaire, et qui, au lieu d’être comme lui d’un bleu d’acier uniforme, a le dos couvert de petites taches et vermiculations noires. » (D. L. R.)