et tous les suivans, l’air fut extrêmement tempéré, qu’on éprouvait un vrai plaisir à jouir de la beauté des matinées, et qu’il n’y manquait que le chant des rossignols. Il ajoute que le temps était là, à cette époque, comme au mois d’avril en Andalousie. On commença à voir, en cet endroit, plusieurs poignées[1] d’herbe très verte, qui paraissait être détachée de la terre depuis peu de temps, ce qui fit croire à tous qu’on était près de quelque île[2]; mais l’amiral pensait que ce ne pouvait être près de la terre ferme, car il dit : Je calcule que la terre ferme est plus loin.
On navigua en suivant toujours la direction de l’ouest, et on fit, entre le jour et la nuit, cinquante lieues et plus ; l’amiral n’en compta que quarante-sept. Le courant favorisait la navigation. On vit beaucoup d’herbe, et très souvent ; c’était de l’herbe des rochers, elle venait