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donc, après avoir fait de l’eau, et pris du bois et de la viande et tout ce qui appartenait aux hommes que l’amiral avait laissés à la Gomera,


    représenter dans les cartes qu’on traçait alors quelques îles nouvelles dans nos mers, spécialement la Antilia et San Borondon. Cette dernière se trouve marquée dans le globe ou mappemonde que Martin de Behem construisit à Nuremberg, en 1492, comme située au sud-ouest de l’île de Fer, celles du cap Vert néanmoins interposées entre elles.

    D’un côté, ces préoccupations si enracinées pendant une durée de près de quatre siècles, et qui dominaient surtout à l’époque des découvertes, vers la fin du quinzième siècle et les commencemens du seizième ; de l’autre, l’acharnement avec lequel on s’efforça de rabaisser le mérite du grand Colomb après son premier voyage, purent donner lieu aux bruits de la découverte antérieure du nouveau continent et de ses îles, soit par Alonso Sanchez de Huelva, ou par un autre navigateur portugais ou biscayen, ainsi que l’écrivirent divers Espagnols ; soit par Martin de Behem, ainsi que récemment encore l’ont prétendu quelques étrangers. Oviedo, auteur contemporain, prétend que personne ne peut garantir le moins du monde la vérité de ce roman ; que les propos tenus à ce sujet n ’étaient répandus que parmi le vulgaire ; et que pour lui, il les regardait comme faux. Don Cristobal Cladera a réfuté dans ses Recherches historiques, ces opinions de quelques Espagnols et de plusieurs étrangers, par les raisons les plus solides et les preuves les mieux fondées qu’il fait également servir à défendre le mérite et la gloire du premier amiral des Indes. (M. F. de Nav.)