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position. Il dit aussi qu’il se souvient qu’on répétait la même chose dans les îles Açores, et que tous ces témoignages s’accordaient sur la direction, les signes et la grandeur[1]. Ainsi

  1. Par la mort de Fernan Peraza, arrivée en 1452, la seigneurie des Canaries passa à sa fille doña Ines, mariée avec Diego de Herrera ; et le roi Henri IV lui confirma la possession de cette seigneurie, le 28 septembre 1454. Déjà, à cette époque, les habitans de l’île de la Gomera et de l’île de Fer voyaient tous les ans, au dire de l’amiral ; au couchant, une terre qu’on a prétendu être l’île imaginaire de San Borondon. Postérieurement, les illusions et les idées que le peuple avait conçues sur son existence, continuèrent de subsister, quoiqu’on eût envoyé plusieurs expéditions pour la trouver et la reconnaître, et que les plus habiles marins qui en faisaient partie n’eussent pu rien découvrir. Viera, dans son Histoire des Canaries, rapporte d’une manière circonstanciée et avec sincérité, tous ces faits, qu’il juge en bon critique (tom. I, liv. I, §. 28, p.78 et suivantes), et Feijoó réfute ces visions comme une préoccupation du vulgaire (Teat. critico, tom. IV, discours X, §. 10 ).

    Le maître Pedro de Medina, dans son voyage intitulé Grandezas de España (chap. 52, p. 47), dit que non loin de l’île de Madère, il y en avait une autre qui s’appelait Antilia, qui déjà ne se voyait plus, et qu’il avait trouvée représentée sur une carte marine très ancienne ; et Viera (tom. I, p. 90) rapporte que quelques Portugais, habitans de l’île de Madère, voyaient à l’ouest des terres qu’ils ne purent jamais trouver, malgré les expéditions qu’ils tentèrent pour y réussir ; et que c’est de là que vint l’usage de