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Ténériffe), et on radouba très bien la Pinta, après beaucoup de travail et par les soins de l’amiral, de Martin Alonso et des autres. Les trois bâtimens se rendirent ensuite à la Gomera. On vit sortir un grand feu de la chaîne de montagnes de l’île de Ténériffe, qui est fort élevée (muy alta en gran manera). On donna à la Pinta, qui était latine (triangulaire), la forme ronde. Ce fut le dimanche 2 septembre qu’on retourna à la Gomera avec la Pinta radoubée.

L’amiral dit que plusieurs Espagnols honorables, habitans de l’île de Fer, qui se trouvaient à la Gomera avec doña Ines Peraza, mère de Guillaume de Peraza, qui fut, dans la suite, le premier comte de la Gomera, assuraient que chaque année ils apercevaient une terre à l’ouest des Canaries[1]. D’autres habitans de la Gomera affirmaient aussi la même chose avec serment. L’amiral dit ici qu’il se rappelle qu’étant en Portugal, en 1484, un particulier de l’île de Madère vint trouver le Roi pour lui demander une caravelle, afin de se rendre à cette terre qu’il voyait chaque année, toujours dans la même

  1. L’original porte : Vian tierra al oueste de las Canarias, que es al pontente. Nous n’avons pas traduit les mots soulignés, qui nous ont paru être une répétition de la même idée. (D. L. R.)