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dèrent de grandes grâces, et m’anoblirent afin que dorénavant je m’appelasse Don, et fusse grand-amiral de la mer Océane et vice roi et gouverneur perpétuel de toutes les îles et terres fermes dont je ferais la découverte et la conquête, et dont on ferait, par la suite, la découverte et la conquête dans ladite mer Océane, et elles décrétèrent que mon fils aîné me succéderait, et qu’il en serait ainsi de génération en génération à tout jamais. Je partis de la ville de Grenade le samedi 12 du mois de mai de la même année de 1492 ; je vins à la ville de Palos, qui est un port de mer, où j’équipai trois vaisseaux très convenables pour une pareille entreprise, et je partis dudit port très bien pourvu de beaucoup de vivres et de beaucoup de gens de mer, le vendredi troisième jour du mois d’août de ladite année, une demi-heure avant le lever du soleil, et je suivis le chemin des îles Canaries, qui appartiennent à Vos Altesses, et qui sont situées dans ladite mer Océane, pour prendre de là ma route et naviguer jusqu’à ce que j’arrivasse aux Indes, afin de m’y acquitter de l’ambassade de Vos Altesses auprès de ces princes, et d’exécuter ainsi ce qu’elles m’avaient commandé. Je pensai aussi, à cet effet, à écrire ce voyage très ponctuellement, et à relater,