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liques chrétiens et de princes amis (amadores) et propagateurs de la sainte foi chrétienne, et ennemis de la secte de Mahomet et de toutes les idolâtries et hérésies, à envoyer, moi, Christophe Colomb, auxdites contrées de l’Inde, pour voir lesdits princes, et les peuples, et les pays, et leur disposition, et l’état de tout, et la manière dont on pourrait s’y prendre pour leur conversion à notre sainte foi. Elles m ’ordonnèrent de ne point aller par terre à l’Orient, ainsi qu’on a coutume de le faire, mais de prendre, au contraire, la route de l’Occident, par laquelle nous ne savons pas, jusqu’aujourd’hui, d’une manière positive, que personne ait jamais passé. En conséquence, après avoir chassé tous les juifs de vos royaumes et seigneuries, Vos Altesses me commandèrent, dans le même mois de janvier, de partir avec une flotte suffisante pour lesdites contrées de l’Inde[1]. Et à cette occasion, elles m’accor-

  1. Ce passage n’est pas clair. Quoique le Roi et la Reine catholiques eussent résolu l’expulsion des juifs long-temps avant de l’ordonner, la publication de leur décret à cet égard n’eut lieu que le 30 mars 1492 ; et s’ils commencèrent à traiter avec Colomb immédiatement après leur entrée à Grenade, ils ne conclurent leurs conventions avec lui que le 17 avril. C’est ainsi qu’on peut concilier ce qu’il dit ici avec les époques connues des faits dont il s’agit. (M. F. de Nav.)