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fraîches et très odoriférantes, et c’est ce qui lui fait dire qu’il y a sans doute ici des plantes aromatiques. Il dit que tout ce qu’il voyait était si magnifique, que ses yeux ne pouvaient se lasser d’admirer tant de beautés, et ses oreilles d’entendre le chant des oiseaux et des petits moineaux (pajaritos). Ce jour-là, plusieurs pirogues ou canots vinrent aux vaisseaux pour échanger des pelotes de coton filé et des filets, de ceux dans lesquels ils dormaient, qui sont des hamacs.

Dimanche, 4 novembre.

Dès le lever de l’aurore, l’amiral entra dans la chaloupe, et descendit à terre pour chasser et tuer quelques uns des oiseaux qu’il avait vus la veille. À son retour, Martin Alonso Pinzon vint à lui avec deux morceaux de cannelle, et lui dit qu’un Portugais qu’il avait dans son vaisseau, avait vu un Indien qui en portait deux très grosses bottes, mais qu’il n’avait pas voulu l’échanger à cause de la peine que l’amiral avait portée contre quiconque ferait des échanges ; il disait en outre que cet Indien portait des choses qui étaient rouges et grosses comme des noix. Le contremaître de la Pinta dit qu’il avait trouvé des cannelliers. L’amiral se rendit aussitôt aux endroits désignés, et il trouva que ce n’en était pas. Il montra à quelques Indiens de la cannelle et du