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demeurait à Ayamonte ; l’autre s’appelait Louis de Torres, qui avait vécu avec le gouverneur de Murcie, était juif, et savait, dit-on, l’hébreu, le chaldéen, et même un peu l’arabe. Il envoya avec eux deux Indiens, l’un de ceux qu’il avait amenés avec lui de Guanahani, et l’autre de l’une de ces maisons qui dépendaient des peuplades situées sur les rivages du fleuve. Il leur donna des colliers de perles pour qu’ils achetassent à manger si les vivres venaient à leur manquer, et fixa pour leur retour un terme de six jours. Il leur remit en outre des échantillons d’épiceries pour voir s’ils en trouveraient quelques unes, avec des instructions sur ce qu’ils devaient faire pour obtenir des informations sur le Roi de ce pays, et sur ce qu’ils devaient lui dire de la part du Roi et de la Reine de Castille, et comme quoi ils envoyaient l’amiral pour lui remettre de leur part leurs lettres et un présent, afin de connaître l’état de son empire et sa puissance, pour lier amitié avec lui et lui rendre tous les services qu’il pourrait désirer d’eux, etc. Il leur recommanda de recueillir des renseignemens sur certaines provinces, sur certains ports et sur certains fleuves sur lesquels l’amiral avait déjà quelques données ; de savoir à quelle distance ils étaient de son mouillage, etc., etc., etc. Ici l’amiral mesura cette nuit la hauteur avec un