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guerre avec le Grand Can, qu’ils appellent Cavila : ils donnent à son royaume le nom de Bafan, et ils vont nus comme tous les autres. » Voilà ce que dit l’amiral, et il ajoute que le fleuve est très profond, et que les bâtimens peuvent aller en bordée (con el bordo) de son embouchure jusqu’à terre avec leur équipage. L’eau douce ne s’y trouve qu’à une lieue de la mer ; mais elle est très douce. « Il est certain, ajoute l’amiral, que c’est là la terre ferme, et que je suis ici devant Zayto et Guinsay, éloigné de cent lieues[1], plus ou moins de l’une et de l’autre de ces deux cités, et ceci est bien démontré par la mer, qui vient d’une autre manière qu’elle n’est venue jusqu’à présent ; et hier, en allant au nord-ouest, je trouvai qu’il faisait froid. »

Vendredi, 2 novembre.

L’amiral résolut d’envoyer à terre deux Espagnols ; l’un se nommait Rodrigo de Jerez, et

  1. Je ne comprends pas ce baragouinage (esta algaravia.) (Bartolomé de Las Casas.)
    Comme l’amiral était persuadé que cette terre était l’extrémité du continent de l’Inde, il se croyait aussi à une distance de cent lieues des villes qu’il cite. Marco Polo fait la description de Guinsay ou Giunsay au chap. 98 de la Relation de son Voyage. (M. F. de Nav.)