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l’or, qu’ils appellent nucay ; ainsi tout le reste du jour les Indiens allèrent et vinrent de terre au vaisseau, et plusieurs des chrétiens se rendirent à terre en toute sûreté. L’amiral ne vit de l’or à aucun d’eux, mais il dit qu’il y en avait un qui portait un morceau d’argent ouvragé suspendu à son nez, ce qui fut pour lui un signe que ce métal se trouvait dans l’île. Ces Indiens firent aussi connaître, par signes, qu’avant trois jours beaucoup de marchands de l’intérieur des terres viendraient à l’escadre pour y acheter des objets qu’apportaient les chrétiens, et leur donneraient des nouvelles du Roi de ce pays, qui, ainsi que purent le faire comprendre leurs signes, était à quatre journées de là, parce qu’ils avaient envoyé plusieurs d’entre eux par toute la contrée, pour y annoncer l’arrivée de l’amiral. « Ces Indiens, dit l’amiral, sont de la même espèce que ceux que nous avons trouvés jusqu’à présent ; ils ont les mêmes mœurs et les mêmes usages, et je ne sache pas qu’ils aient aucun culte. Jusqu’à présent je n’ai vu faire à ceux que j’emmène aucune prière ; mais ils disent bien le Salve et l’Ave Maria avec les mains levées au ciel, comme on le leur enseigne, et ils font le signe de la croix. Tous ces Indiens ont un seul et même langage, et sont tous amis. Je crois que tous ces pays ne a sont que des îles dont les habitans sont en