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l’aspect du ciel annonçait un vent violent, il fut obligé de retourner au fleuve de Mares.

Jeudi, 1er novembre.

Dès le lever du soleil l’amiral envoya les chaloupes à terre, vers les maisons construites dans cet endroit. Ses gens reconnurent que tous leurs habitans avaient pris la fuite ; cependant quelque temps après un homme parut. L’amiral ordonna qu’on le laissât se rassurer, et les barques s’en retournèrent ; mais lorsqu’il eut mangé, il renvoya à terre un des Indiens qu’il avait à bord. Dès que ce dernier aperçut celui dont nous venons de parler, il lui cria de loin de n’avoir pas peur, que ces étrangers étaient de bonnes gens, qu’ils ne faisaient de mal à personne, et n’étaient pas des sujets du Grand Can ; qu’au contraire, ils avaient fait des cadeaux dans plusieurs des îles où ils étaient allés. Il se jeta ensuite à la nage, et arriva à terre ; deux des Indiens qui s’y trouvaient le prirent chacun sous le bras, et le conduisirent à une maison, où ils obtinrent de lui des informations ; et lorsqu’ils furent certains qu’on ne leur ferait pas de mal, ils se rassurèrent, et il en vint aussitôt à l’escadre un bon nombre dans plus de seize pirogues ou canots ; ils apportaient du coton filé et beaucoup de petits objets. L’amiral ordonna de ne rien prendre, afin qu’ils sussent qu’il ne cherchait autre chose que de