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nant à ce prince, qui est, dit-il, fort puissant, ainsi qu’on le lui assura avant son départ d’Espagne. Il ajoute que tout ce sol est bas, mais très beau, et que la mer y est très profonde.

Mercredi, 31 octobre.

L’amiral navigua en louvoyant toute la nuit du mardi. Il vit un fleuve dans lequel il ne put entrer, parce que son embouchure avait trop peu de profondeur ; les Indiens croyaient cependant que les vaisseaux pourraient y entrer avec autant de facilité que le font leurs canots. En poursuivant sa route, l’amiral trouva un cap qui s’avançait beaucoup en mer, et était entouré de bas-fonds[1]. Il vit une baie (concha o bahia) qui pouvait contenir de petits bâtimens, et il ne put y pénétrer, parce que le vent était devenu tout-à-fait nord[2], et que toute cette côte s’étend du nord-nord-ouest au sud-est. Il vit ensuite un autre cap qui formait un prolongement encore plus considérable. Pour ces motifs, et comme

  1. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui Boca de Carabelas grandes (embouchure des grandes Caravelles), et punta del Maternillo (pointe du Maternille). (M. F. de Nav.)
  2. Par ce qu’il dit ici du vent qu’il avait, il est certain que Colomb naviguait alors le long de la côte de l’île de Cuba. (Bartolomé de Las Casas.)