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d’envoyer un présent au Roi du pays[1], et de lui faire remettre la lettre du Roi et de la Reine catholiques ; il se proposait de confier cette mission à un marinier qui avait parcouru la Guinée, chargé d’une commission semblable ; en outre, plusieurs Indiens de Guanahani, qui se trouvaient à bord des navires espagnols, voulaient aller avec lui, pourvu qu’on les reconduisît ensuite dans leur pays. L’amiral, d’après son calcul, était à quarante-deux degrés au nord de la ligne équinoxiale (hacia la banda del ñorte)[2], à moins que l’écriture du manuscrit dans lequel j’ai puisé ce renseignement ne soit altérée. Il dit qu’il devait faire tous ses efforts pour se rendre auprès du Grand Can, qu’il croyait demeurer dans ces environs ou dans la ville de Cathay[3], apparte-

  1. Toute cette terre est l’ile de Cuba, et non la terre ferme. (Bartolomé de Las Casas.)
  2. Les quartiers de réduction (quadrantes) de ce temps marquaient la double hauteur, et, par conséquent, les 42° auxquels l’amiral dit qu’il se trouvait au nord de la ligne équinoxiale doivent se réduire à 21° de latitude nord. Ce qui est, à peu de différence près, le parallèle auquel naviguait alors Colomb. (M. F. de Nav.)
  3. Marco Polo fait la description du grand royaume de Cathay, et c’est sous ce nom que l’on connaît la Chine encore aujourd’hui en beaucoup d’endroits de l’Orient, ainsi que le dit le docteur Robertson. Recher. hist. sur l’Inde, section III. (Idem.)