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montagnes assez rondes (redondas), de forme sphérique, et, du côté de l’ouest-nord-ouest, un beau cap plat dont l’avancement est prolongé.

Mardi, 30 octobre.

L’amiral sortit du fleuve de Mares, au nord-ouest, et après avoir fait quinze lieues, il vit un cap tout couvert de palmiers, et il lui donna le nom de cap de Palmiers[1]. Les Indiens qui étaient à bord de la caravelle Pinta, dirent que derrière ce cap il existait un fleuve[2], et que de ce fleuve à Cuba il y avait quatre journées de marche[3]. Le capitaine de la Pinta dit qu’il pensait que cette Cuba était une ville, et que ce pays était un grand continent, s’étendant beaucoup au nord, et que le Roi de cette contrée était en guerre avec le Grand Can, qu’ils appelaient Cami, de même qu’ils donnent à son pays ou à sa ville le nom de Fava, et beaucoup d’autres noms. L’amiral résolut d’aller à ce fleuve,

  1. Il s’appelle aujourd’hui l’éminence (Alto) de Juan Dañue.(M. F. de Nav.)
  2. Rio Maximo. (Idem.)
  3. Tous n’allaient qu’en tâtonnant faute de comprendre les Indiens. Je crois que la Cuba dont les Indiens leur parlaient, était la province de Cubanacan, dans cette île de Cuba qui a des mines d’or, etc. (Bartholomé de Las Casas.)
    Ce ne peut être que Cuba, la capitale de l’île. (M. F. de Nav.)